DUBAI, 22 juin (Reuters) – La police iranienne a saisi 7 000 mineurs d’ordinateurs dans une ferme illégale de crypto-monnaie, leur plus gros butin à ce jour de machines énergivores qui ont aggravé les pannes de courant en Iran, ont rapporté mardi les médias officiels.
Fin mai, l’Iran a interdit l’exploitation de crypto-monnaies telles que Bitcoin pendant près de quatre mois dans le cadre des efforts visant à réduire l’incidence des pannes d’électricité imputées par les autorités à l’augmentation de la demande d’électricité pendant l’été extrêmement chaud et sec.
Le chef de la police de Téhéran, le général Hossein Rahimi, a déclaré que les 7 000 mineurs d’ordinateurs avaient été saisis dans une usine abandonnée à l’ouest de la capitale, a rapporté l’agence de presse officielle IRNA.
Le bitcoin et d’autres crypto-monnaies sont créés par un processus connu sous le nom d’exploitation minière, où de puissants ordinateurs se font concurrence pour résoudre des problèmes mathématiques complexes. Le processus est très énergivore, s’appuyant souvent sur l’électricité produite par les combustibles fossiles, qui sont abondants en Iran.
Selon la société d’analyse de blockchain Elliptic, environ 4,5% de toutes les extractions de bitcoins ont lieu en Iran, ce qui lui rapporte des centaines de millions de dollars de revenus provenant des crypto-monnaies qui peuvent être utilisées pour réduire l’impact des sanctions américaines. Lire la suite
L’économie iranienne a été durement touchée depuis 2018, lorsque le président de l’époque, Donald Trump, est sorti de l’accord nucléaire de Téhéran de 2015 avec six puissances et a réimposé des sanctions à la République islamique.
L’administration du président américain Joe Biden et d’autres puissances mondiales poursuivent des pourparlers avec l’Iran pour relancer l’accord.
L’Iran a accepté le minage de crypto-monnaies ces dernières années, offrant une énergie bon marché et obligeant les mineurs à vendre leurs bitcoins à la banque centrale. Téhéran autorise l’utilisation des crypto-monnaies extraites en Iran pour payer les importations de marchandises autorisées.
La perspective d’une électricité bon marché subventionnée par l’État a attiré des mineurs, en particulier de Chine, en Iran. La production de l’électricité qu’ils utilisent nécessite l’équivalent d’environ 10 millions de barils de pétrole brut par an, soit 4% des exportations totales de pétrole iranien en 2020, selon Elliptic.
Reportage par la salle de rédaction de Dubaï Montage par Mark Heinrich
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