Il y a eu une augmentation rapide du nombre et des types d’actifs cryptographiques ces dernières années, la capitalisation boursière estimée atteignant des sommets historiques tout en attirant à la fois les investisseurs institutionnels et de détail. Bien que l’exposition relative des banques, assureurs, sociétés de fiducie et autres institutions financières aux actifs cryptographiques ne soit pas élevée à l’heure actuelle, la taille du marché des actifs cryptographiques lui-même et les risques liés à la volatilité du marché justifient un examen plus approfondi. Reconnaissant cette tendance, les régulateurs du monde entier analysent les risques associés aux actifs cryptographiques, notamment le risque de liquidité, le risque de crédit et le risque Know-Your-Customer/Anti-Money-Laundering (AML/KYC), et cherchent à établir le cadres pour réguler ces actifs.

Le 5 juillet 2021, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a publié une lettre (lettre) aux institutions financières sous réglementation fédérale (IFF) leur demandant leurs commentaires sur le traitement prudentiel des expositions aux actifs cryptographiques, que nous explorons dans cet aperçu.

Document de consultation du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire

La lettre émise par le BSIF fait suite aux recommandations du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (CBCB)1 document de consultation publié seulement un mois plus tôt, le 10 juin 2021. BCBS sollicite des commentaires sur sa proposition préliminaire de traitement prudentiel de l’exposition des banques aux actifs cryptographiques et propose de classer les actifs cryptographiques en deux groupes :

  • Groupe 1: Actifs traditionnels tokenisés et pièces stables qui répondent à un certain ensemble de conditions, notamment :
  • L’actif cryptographique représente une réclamation légale dans les juridictions où l’actif sous-jacent est émis
  • Les risques importants de l’actif cryptographique et du réseau sur lequel il opère, y compris le grand livre distribué ou une technologie similaire, sont atténués
  • Des fonctions spécifiées, telles que les rachats, les transferts ou le règlement, sont exécutées par des entités réglementées
  • Groupe 2 : Tous les autres actifs cryptographiques non capturés par le groupe 1.

Les actifs cryptographiques du groupe 2 sont considérés comme présentant un risque plus élevé et, selon le BCBS, devraient faire l’objet d’un traitement prudentiel plus conservateur par rapport au groupe 1.

Consultation du BSIF

Le BSIF a publié la lettre sollicitant les commentaires de l’industrie sur la base des questions posées dans le document de consultation du CBCB ainsi que des questions spécifiques adressées à l’IFF. Le BSIF a indiqué qu’il appuie l’élaboration d’un cadre prudentiel sensible au risque pour les expositions aux actifs cryptographiques et s’appuiera sur les commentaires reçus des IFF pour éclairer la réglementation des IFF dans cet espace, et pour s’assurer que les perspectives canadiennes sont bien représentées dans les discussions internationales sur l’objet.

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La consultation sollicite les commentaires des IFF sur 18 questions soulevées par le document de consultation du CBCB annexé à la lettre ainsi que les six questions suivantes pour aider le BSIF à élaborer son propre cadre :

  1. Comment le traitement du capital proposé pour les actifs cryptographiques dans le document de consultation du BCBS interagirait-il avec vos modèles commerciaux actuels ou envisagés dans cet espace ?
  2. Existe-t-il d’autres perspectives de capital réglementaire ou d’autres perspectives prudentielles, au-delà de celles envisagées dans le document du CBCB, que le BSIF devrait examiner plus en détail en ce qui concerne les expositions indirectes aux actifs cryptographiques, par exemple par le biais de fonds négociés en bourse (FNB) d’actifs cryptographiques?
  3. Y a-t-il des risques supplémentaires liés à la couverture d’une exposition réglée en espèces avec une exposition directe (et vice versa) qui devraient être pris en compte, tels que les risques de base, opérationnels ou technologiques ?
  4. Y a-t-il d’autres considérations concernant les IFF non bancaires dont le BSIF devrait tenir compte lors de l’élaboration d’un cadre prudentiel pour les actifs cryptographiques ?
  5. Pouvez-vous identifier des actifs cryptographiques existants qui, selon vous, devraient être admissibles au traitement du groupe 1 et qui ne sont pas basés sur les conditions de classification proposées ? Quelles modifications des conditions de classification seraient nécessaires pour permettre à ces actifs cryptographiques de se qualifier pour le traitement du groupe 1 ?
  6. Pour les actifs cryptographiques du groupe 2, le document de consultation du BCBS ne reconnaît pas la compensation des positions longues et courtes, alors qu’il note qu’il existe des risques supplémentaires pour les positions courtes spéculatives. S’agit-il d’un traitement prudent du capital avec des incitations appropriées ?

Les commentaires des IFF sur les six questions énoncées ci-dessus ainsi que les questions soulevées par le document de consultation du CBCB annexé à la lettre peuvent être soumis au BSIF à consultations@osfi-bsif.gc.ca jusqu’au 30 septembre 2021. Les IFF sont également encouragées à soumettre des commentaires directement au CBCB sur son document de consultation d’ici le 10 septembre 2021.

Pensées finales

Avec la croissance importante du marché des actifs cryptographiques à l’échelle mondiale et les consultations internationales en cours sur la façon dont ces actifs devraient être réglementés, le BSIF a offert aux IFF une occasion unique d’engager des discussions et de contribuer à façonner le cadre réglementaire des actifs cryptographiques au Canada. La rétroaction de l’industrie est également importante étant donné que le cadre peut avoir une incidence sur les lignes directrices du BSIF en matière de capital. Le BSIF a publié un projet de lignes directrices sur le capital pour les banques, les assureurs et les sociétés de fiducie, qui devrait entrer en vigueur en janvier 2023. Les lignes directrices actuelles et provisoires du BSIF ne contiennent actuellement pas d’exigences ou de critères explicites pour les actifs cryptographiques. Compte tenu du degré de volatilité du marché associé aux actifs cryptographiques et de l’approche prudentielle globale du BSIF, il est possible que les IFF soient tenues de maintenir une plus grande « zone tampon » pour l’exposition à la cryptographie qu’elles ne le feraient pour l’exposition à d’autres catégories d’actifs.

Les IFF qui souhaitent soumettre des commentaires devraient examiner la lettre et le document de consultation du CBCB plus en détail et être au courant des prochaines échéances d’automne énoncées ci-dessus.

1. Le BCBS est un organisme mondial de normalisation pour la réglementation prudentielle des banques. Offrant un forum de coopération entre les banques centrales et les superviseurs bancaires, le BCBS cherche à renforcer la réglementation, la supervision et les pratiques des banques dans le monde afin d’améliorer la stabilité financière. Le CBCB ne possède aucune autorité supranationale formelle, mais s’appuie sur les engagements de ses membres (45 membres provenant de 28 juridictions, dont la Banque du Canada et le BSIF) pour réaliser son mandat.

Un merci spécial à Jaspal Nagra (étudiant d’été) pour son aide avec cet article.

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Avatar De Violette Laurent
Violette Laurent est une blogueuse tech nantaise diplômée en communication de masse et douée pour l'écriture. Elle est la rédactrice en chef de fr.techtribune.net. Les sujets de prédilection de Violette sont la technologie et la cryptographie. Elle est également une grande fan d'Anime et de Manga.

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