L’organisme de réglementation de la solvabilité du Canada sollicite des commentaires sur son approche proposée pour réglementer l’exposition au risque de crypto-monnaie des assureurs IARD.
Dans un projet d’avis qui entrera en vigueur au deuxième trimestre de 2023, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) définit et catégorise deux types différents d' »expositions aux cryptoactifs ».
«Les cryptoactifs sont des actifs numériques qui utilisent une combinaison de cryptographie, de réseaux peer-to-peer et d’une technologie de registre distribué comme la blockchain pour effectuer des transactions sécurisées», déclare le BSIF dans un communiqué de presse. « Des exemples de crypto-actifs incluent des crypto-monnaies telles que Bitcoin et Ether, des pièces stables et des jetons non fongibles (NFT). »
Le BSIF continue de clarifier les exigences de capital pour les expositions aux cryptoactifs d’un assureur IARD. Il décrit également son approche de la reconnaissance des garanties et des considérations pour les succursales d’assurance étrangères. Les commentaires publics sur le traitement proposé par le BSIF des expositions aux cryptoactifs prendront fin le 30 septembre.
Essentiellement, l’évaluation du risque par le BSIF dépend de la question de savoir si l’assureur IARD a obtenu ou non un avis juridique concernant la crédibilité des cryptoactifs. De plus, le BSIF tient compte de l’existence ou non d’une surveillance ou d’une surveillance réglementaire de l’assureur IARD détenant les cryptoactifs.
Les cryptoactifs du groupe 1 partagent les critères suivants :
- Un avis juridique confirme que tous les droits, obligations et intérêts découlant du cryptoactif sont clairement définis, juridiquement exécutoires dans toutes les juridictions concernées et sont compatibles avec les risques associés à des actifs traditionnels comparables.
- Un avis juridique a été obtenu confirmant la finalité du règlement du crypto-actif.
- Toutes les entreprises utilisant des crypto-actifs à des fins de transfert, de règlement ou de remboursement doivent suivre des politiques solides de gouvernance et de contrôle des risques, sous réserve de normes de gestion des risques appropriées.
- Tout assureur qui rachète, transfère, stocke ou règle à l’aide de crypto-monnaies doit être réglementé et supervisé.
Les crypto-actifs du groupe 2 ne répondent pas à un ou plusieurs des critères ci-dessus.
L’approche du BSIF en matière de risque de crédit varie selon les groupes de cryptomonnaies susmentionnés.
«Les expositions aux cryptoactifs du groupe 1 devraient recevoir un traitement du capital pour risque de crédit conforme à celui des actifs traditionnels comparables», comme l’explique le BSIF dans sa lettre d’accompagnement aux organisations P&C, datée du 18 août 2022.
Dans un document de consultation de juin 2022, le BSIF propose une exigence de capital supplémentaire pour les expositions liées aux fournisseurs d’infrastructure de cryptographie, y compris « une majoration de 2,5 % de la pondération des risques pour le risque d’infrastructure (c. .”
Le BSIF recommande aux assureurs IARD d’adopter une approche prudente face aux risques liés aux cryptoactifs du groupe 2.
«Les expositions aux cryptoactifs du groupe 2, y compris la valeur absolue des positions courtes, le montant notionnel total des positions d’options longues et le montant notionnel total des contrats à terme longs devraient être déduits du capital disponible», déclare le BSIF dans son projet d’avis.
Les limites d’exposition s’appliquent aux cryptomonnaies du groupe 2. Pour les assureurs IARD, les positions brutes totales sur toutes les expositions aux cryptoactifs du groupe 2 ne peuvent pas dépasser 1 % du capital disponible. Et le total des positions courtes nettes de toutes les expositions aux cryptoactifs du groupe 2 ne peut pas dépasser 0,1 % du capital disponible.
Des restrictions supplémentaires s’appliquent à l’utilisation des cryptoactifs du groupe 2 comme garantie.
«Aucune valeur de garantie ne peut être attribuée aux cryptoactifs du groupe 2 (c’est-à-dire que cette garantie de cryptoactif est soumise à une décote de 100%)», explique le BSIF dans sa lettre d’accompagnement aux assureurs IARD. « Les garanties utilisées comme ressource financière pour réduire les exigences de capital ne peuvent pas inclure les expositions aux crypto-actifs du groupe 2 (par exemple, les garanties utilisées pour la réassurance non enregistrée). »
De plus, les succursales d’assurance étrangères ne sont pas autorisées à investir leurs expositions aux cryptoactifs au Canada.
Image avec l’aimable autorisation de iStock.com/Chinnapong