UNE pop star aux cheveux roses monte sur l’écran chevauchant une baleine bleue géante. La foule applaudit alors que sa robe explose, faisant pleuvoir des pétales multicolores. Dans ce magnifique anime au grand cœur de Mamoru Hosoda (Mirai, guerres d’été), Belle est l’avatar virtuel de Suzu (Kaho Nakamura), une adolescente en deuil et « mousy country bumpkin », selon sa meilleure amie. Nous apprenons bientôt que sa mère, qui lui a appris à jouer du piano, est décédée lorsqu’elle était enfant. Suzu n’a pas pu chanter depuis. U est une réalité virtuelle à laquelle elle accède via une application sur son téléphone. C’est ici, à l’intérieur de cette métropole numérique scintillante, que Suzu devient Belle et redécouvre sa voix.

Lorsqu’un des concerts de Belle est interrompu par un mystérieux dragon à cornes (Takeru Satoh), la police autoproclamée de U intervient, menaçant de l’attraper et de révéler sa véritable identité. Comprenant la protection offerte par l’adoption d’un avatar, Belle fait tout son possible pour le protéger.

La ville flottante de U est suspendue dans un ciel étoilé infini ; Hosoda imagine Internet comme une étendue scintillante de connexions possibles infinies. Dans le monde synthétique, la caméra est dynamique, avec l’animation rendue en 3D. La réalité de Suzu est plus plate et dessinée à la main. Dans U, les avatars sont générés automatiquement en fonction des forces cachées de leurs utilisateurs. Belle chante, parce que Suzu a quelque chose à exprimer. Le message du film est beau : intégrer nos vulnérabilités réelles au personnage que nous projetons, c’est devenir d’autant plus puissant.

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