Lorsque Naoki Urasawa a commencé son dernier manga avec une scène en couleurs d’ouverture représentant Tokyo en 2020 dans une panique massive et les habitants craignant pour leur vie, il ne savait pas qu’il était plutôt prophétique. Cependant, ce n’était pas tout à fait exact, car dans ce manga, ce n’est pas un virus qui cause des ravages, mais un monstre semblable à Godzilla. Alors que ce carnage fait rage, on nous dit que: «C’est l’histoire d’une fille sans nom et de la vie sans peur et gracieuse qu’elle a menée, des années d’après-guerre à nos jours.

Asadora! puis nous ramène au début, dans le port de Nagoya en 1959. Asa est une jeune fille qui a dix frères et sœurs, et est sur le point d’être rejointe par un autre alors que sa mère recommence à accoucher. Asa s’enfuit pour aller chercher son médecin local, mais c’est une affaire délicate car un typhon approche à grands pas. Elle atteint le médecin, qui à son tour donne à Asa un imperméable avec son nom dessus pour la garder au sec alors qu’il part aider la mère d’Asa, Asa décidant d’aller à pied plutôt que de retenir le médecin. Sur le chemin du retour, Asa rencontre Shota, un garçon local en formation pour les prochains Jeux olympiques en tant que coureur, mais alors qu’ils parlent, Asa aperçoit un cambrioleur quittant les lieux d’un crime. Asa la poursuit, ne laissant au cambrioleur d’autre choix que de l’attraper et de l’emmener dans un endroit isolé.

Le cambrioleur, dont le nom est Kasuga, croit à tort qu’Asa est liée au médecin local, grâce à l’imperméable, mais Asa le corrige. Kasuga explique ensuite ses actes, affirmant que c’est la première fois qu’il commet un cambriolage. Au début de sa vie, il était dans l’armée de l’air pendant la Seconde Guerre mondiale, mais sa principale préoccupation était de ramener son équipage en toute sécurité plutôt que de tuer des Américains. Après la guerre, il a eu du mal à trouver du travail et s’est penché à ce niveau. Il décide de se livrer, mais le typhon devient alors plus fort. Asa et Kasuga se réfugient dans un conteneur d’expédition jusqu’à ce que la tempête s’éteigne. Quand ils émergent, ils voient que Nagoya a été entièrement inondée. Le typhon qui a frappé était le typhon Vera, le typhon le plus puissant et le plus meurtrier jamais atteint au Japon. Plus de 5 000 personnes en ont été tuées.

Voyant la dévastation, Asa et Kasuga décident de s’unir pour aider les habitants, Kasuga sachant où il peut trouver un avion léger et connaissant également un propriétaire de restaurant qui peut faire des boulettes de riz pour nourrir les survivants. Dans l’avion, ils peuvent également voir les dégâts d’en haut, Asa essayant de chercher sa maison. Lorsqu’elle rencontre l’endroit où il devrait être, elle trouve à la place une empreinte géante ressemblant à un monstre.

Ceux qui connaissent le travail de Naoki Urasawa savent que ce n’est pas la première fois qu’il écrit sur des monstres géants. Dans l’anthologie des nouvelles Éternuement, l’un des contes, Royaume de Kaiju, parle d’un Japon dans une réalité alternative dans laquelle Tokyo est régulièrement attaquée par des créatures géantes kaiju, ce qui entraîne chaque année un boom touristique massif pour la ville. Nous savons de l’introduction à Asadora! qu’Asa est en quelque sorte connecté à ce monstre, et nous voyons plus de connexions à la fin de ce volume. Le typhon de la vie réelle a déjà été la cause de beaucoup de destructions, mais ce nouvel élément mystérieux rend tout plus intriguant, c’est là que résident les forces d’Urasawa en tant qu’écrivain. Urasawa est capable d’attirer l’attention de ses lecteurs, que ce soit sous la forme de la destruction cataclysmique dont nos personnages sont témoins, ou de simples moments de calme après la tempête. Avec ceux-ci, on voit aussi son talent pour l’art.

L’un des autres éléments attrayants de cette série sont les deux personnages principaux: Asa est une fille dans une maison avec tellement d’enfants que tout le monde en ville se confond constamment avec un de ses frères et sœurs, qui finit souvent par être le la dernière à manger parce qu’elle est si jeune par rapport aux autres. Kasuga est quelqu’un qui s’est battu pour son pays, seulement pour que ses services deviennent inutiles après la fin de la guerre, traversant d’innombrables catastrophes et sombrant si bas qu’il doit se tourner vers le crime. Cependant, lorsque les deux s’unissent dans ces circonstances tragiques, ils sont tous deux capables de faire du bien en temps de crise.

La traduction de John Werry ne semble pas avoir de problèmes évidents. Le manga est également livré avec des notes de traduction pour certaines des références les plus obscures. Comme mentionné, le manga comprend également des pages en couleur comme un petit supplément.

Ce volume d’ouverture met en place de nombreuses friandises alléchantes quant à ce qui va suivre, et il devrait faire une lecture passionnante.